Fainéant, n’avance pas, froid à la jambe

Le cheval qui se gèle aux jambes, qui s’accule et qui se bloque de plus en plus : ce n’est pas une situation facile car le réflexe que l’on a et de vouloir accompagner et pousser notre cheval de plus en plus, même avec toute la meilleure intention du monde. Or on crée ainsi l’effet inverse en grignotant de plus en plus l’envie du cheval à se porter en avant. Et s’il vous plaît ne « rentrez pas dans votre cheval » .

Je comprends votre frustration et votre colère possible à ce moment, surtout qu’il s’agit souvent des situations où vous êtes passés par cet endroit des centaines de fois sans problème, vous êtes en balade entre amis et les autres chevaux n’ont aucun problème. Or il y a ici cinq stratégies à appliquer qui vont permettre de redescendre votre émotionnel ainsi que celui de votre cheval pour repartir ensemble en tant que partenaires et non avec un prédateur qui s’agite sur le dos du cheval en train de littéralement perdre ses moyens.

– STRATÉGIE 1 : ATTENDRE !

Ce sont les chevaux introvertis qui sont concernés par ce comportement. Et sans la décontraction, dans cette situation, votre cheval perd littéralement son cerveau. Il faut donc attendre, rênes longues, un signe de décontraction (mâchouiller, souffler, bâiller). Parfois cela peut prendre deux minutes, ou cinq minutes, mais je vous garantis que si l’on vous demande de rester tout ce temps immobile et décontracté sur ou à côté de votre cheval sans lui envoyer une énergie d’attentes particulières de sa part (« bon tu vas bientôt mâchouiller oui ?? »), toute personne non entraînée à cet exercice au self control trouvera le temps infiniment long. Et pourtant quand on y pense qu’est-ce que 2 min ou 5 min ? C’est ici que vous jouez votre place de leader fiable et de partenaire. Pourquoi certaines personnes progressent et d’autres stagnent dans leur relationnel ? Parce que nos attentes et notre ego sont plus importants que de se mettre à la place de notre cheval. Nous sommes tous passés par là un moment donné et moi la première ! Parce qu’on n’a pas de temps à perdre ? Parce qu’on sait faire ? Se comporter en partenaire et penser comme un cheval sont deux responsabilités lourdes mais tellement riches dans l’enseignement qu’ils nous donnent. Ce n’est pas ce que vous gagnez aujourd’hui l’important, c’est ce que vous construisez pour l’avenir. Oui on peut débloquer un cheval qui se fige de plein de manières (faire passer un autre devant, mettre de la pression derrière, et je ne citerai pas en revanche tous les autres moyens plus barbares les uns que les autres, mais là on n’est plus dans de la communication ni de l’éducation), mais est-ce que vous souhaitez obtenir un résultat ou bien est-ce que vous souhaitez installer là maintenant des fondations encore plus forte sur la confiance que votre cheval peut vous porter … ça se réfléchi.

– STRATÉGIE 2 : RECULER DE LA MEILLEURE QUALITÉ DE RÉPONSE POSSIBLE.

Au mieux un cheval recule et se déplace latéralement (vous connaissez déjà la stratégie 3 ) au mieux il fera tout le reste. Le reculer engage le cheval et permet de resynchroniser son corps à son cerveau, il ne vous restera plus qu’à permettre (et non demander) de repartir ensuite en avant. Et c’est un vrai reculer avec du rythme, bien droit, bien diagonalisé que l’on attend de notre cheval !

– STRATÉGIE 3 : LATÉRAL JUSQU’AU RETOUR DE LA RESPIRATION.

Avez-vous déjà remarqué combien un cheval figé retient aussi sa respiration et gonfle son thorax ? Demander le latéral revient à demander le déplacement du thorax vers le côté et donc cela créer sur la 1ère demande un balancier, un pli longitudinal du corps du cheval et une reprise de la respiration, et donc de la réflexion. Essayez de garder votre respiration pendant que quelqu’un vient gentiment pousser vos côtes sur le côté, vous verrez que cela n’est pas possible. Tout comme le reculer, le latéral aide le cheval à synchroniser son corps à son cerveau

– STRATÉGIE 4 : LENTEUR DE LA REMISE EN ROUTE.

Que cela soit en carrière ou en extérieur, un cheval dont l’allure est heurtée, saccadée, est un cheval qui mentalement ne PEUT pas avancer. L’idée est de serrer treeeeees lentement les cuisses puis les mollets (talons interdits) pour permettre un déclenchement d’allure, puis ouvrir et être passager dès l’allure lancée. Beaucoup de patience, de feeling et de lecture du cheval sont nécessaires ici. C’est en le pratiquant régulièrement que vous serez bon à cela.

– STRATÉGIE 5 : LE PLOC PLOC DES GOUTTES D’EAU.

Quand vous montez d’une manière générale, vous devriez avoir le sentiment que votre selle vous emmène et non que vous deviez la pousser en permanence. La stratégie ici est d’utiliser le stick à l’épaule et toutes les 3 secondes, sans rien utiliser d’autres que votre bassin et votre énergie, le stick vient toucher l’épaule. Dans votre tête dites-vous « Je suis en train de marcher, et toi qu’est-ce que tu fais ? », ou « Je suis en train d’aller latéral, et toi qu’est-ce que tu fais ? ». C’est un soutien ou un déclencheur d’initiative d’impulsion en psychologie inversée. C’est le message de votre buste qui doit être primaire.

Pensez aux bases en permanence : positions de sécurité au sol ou en selle, vos responsabilités réciproques et quelles stratégies servent à quelles réponses/mouvements.

Cet article a 6 commentaires

  1. Laure MICHEL

    Quel beau programme, plein de promesses… Il me tarde de découvrir chaque module, expérimenter et pouvoir partager sur ces apprentissages !

  2. Aurélie HABASQUE

    Le concept d’erreur virtuelle est très intéressant. Pour ma part, à chaque fois que j’ai visualisé les événements, je suis tombée dans le piège de me voir échouer. Ça me provoque les mêmes émotions qu’en vrai et parfois même des réactions physiques (mains moites, etc). Par exemple, je me suis fait très peur en extérieur avec mon jeune cheval il y a quelques années, à cause d’une erreur de jugement de ma part, et sûrement un peu d’ego. Aujourd’hui encore, à chaque fois que je visualise une sortie, j’ai le cœur qui s’accélère, je ressens comme des décharges dans les mains etc. Si je visualise les choses, je ne le fais généralement pas de manière positive.
    Des erreurs j’en referai probablement encore. Alors j’aimerais réussir à canaliser / diriger la visualisation pour qu’elle soit positive. Je vais essayer, en mode « apprentissage » 🙂

    1. Je pense que le cours sur la gestion de la peur par anticipation t’aidera beaucoup aussi. Et oui la visualisation vers ce que l’on souhaite obtenir est tellement puissante !

  3. Kristel MOUNIVONG

    QUI CONDUIT QUI ? (cheval menaçant avec ses congénères):
    Galway peut se montrer agressif avec ses congénères en extérieurs. Souvent avec ceux qui sont trop agités ou peu sur.
    Je n’était pour lui pas assez fiable pour protéger notre duo (je pense).
    En utilisant cette méthode, Galway s’améliore de balade en balade, il faut cependant que je reste vigilante. Il peu se montrer très agressif surtout lorsque je suis dans les parages… (dents en avant, oreilles plaquées, botte….). J’ai loupé quelque chose par mon manque d’expérience au départ de notre relation mais j’ai l’impression de prendre le leadership avec la technique expliquée ci-dessus. Cela fait plusieurs sorties que Galway me fait confiance pour gérer notre duo mais cela reste encore fragile (couche parfois les oreilles). Je dois continuer a être vigilante mais on s’améliore.
    Merci pour cet article très intéressant !

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